Le baptême de Sotchi, ville hôte des JO en 2014 - Pierre Avril

En présence de Dmitri Medvedev et de Vladimir Poutine, la station russe accueillait vendredi sa première compétition de ski alpin. Un test grandeur nature à trois ans des Jeux d'hiver.

La qualité de la neige russe, que le premier ministre, Vladimir Poutine - présent vendredi aux côtés du président Medvedev -, a toujours qualifiée de «meilleure au monde», n'a pas convaincu les skieurs venus à Krasnaya Polyana (la «clairière rouge»), station de montagne située à 1 700 kilomètres au sud de Moscou. Celle-ci était «trop molle», ont estimé les participants de l'épreuve de descente de la Coupe d'Europe. Quant à la piste - dessinée par l'ancien champion Bernhard Russi -, elle était «trop facile». Mais ils ont vite ravalé leur déception : pour eux, cette compétition, remportée par l'Autrichien Manuel Kramer, était une simple étape dans leur saison avant de rejoindre Zurich, samedi.

Pour les autorités russes et pour les dirigeants du CIO, en revanche, cette course s'apparentait à une épreuve de vérité. Une première répétition générale avant la compétition olympique qui aura lieu dans trois ans (du 7 au 23 février 2014). Un événement qui tient à cœur à Vladimir Poutine qui avait ordonné à des entreprises d'État (Gazprom, Sberbank…) et des oligarques proches du pouvoir d'investir les 12 milliards d'euros nécessaires à l'édification d'un site olympique à partir d'une petite station désuète, construite dans les années 1950 et limitée à une dizaine de pistes. «Mes impressions sont positives», a déclaré Jean-Claude Killy, président du comité de coordination des jeux de 2014, qui a salué le «formidable travail» accompli par Moscou.

Mal logés, mal nourris
Contre toute attente, dans cette région de la mer Noire d'abord connue pour la douceur de ses rivages, il était tombé 1,50 mètre de neige en altitude les deux jours précédant la compétition. (1) Résultat, le tiers supérieur du parcours, censé être le plus difficile et le plus technique, a été neutralisé, raccourcissant la durée de la course de près de vingt secondes. L'épreuve de slalom géant a même été annulée. «Il faut minimiser : les mêmes conditions météo auraient pu se produire à Val Gardena ou à Kitzbühel et, compte tenu de ces paramètres naturels, le résultat final est remarquable», estime le directeur de la course, l'Allemand Markus Waldner. «C'est une bonne préparation avant la Coupe du monde» (qui se déroulera à Sotchi en février 2013), juge pour sa part le Français Johan Clarey, meilleur tricolore avec sa 13e place.

Les autorités russes, qui se retrouvent confrontées pour la première fois à l'organisation de compétitions alpines(2), devraient rapidement tirer les leçons de ce test grandeur nature. Dans la mesure où des coulées de neige sont susceptibles d'envahir la piste de compétition, davantage de pare-avalanches sont nécessaires. La formation des contrôleurs de portes doit également être renforcée.

«Nous sommes là pour élever le niveau de compétence des Russes et leur rendre, plus tard, les clés de la boutique», explique Jean-Claude Killy. Les compétiteurs n'attendent d'ailleurs pas uniquement des améliorations sportives de la part des organisateurs. «Nous avons été accueillis et logés de manière déplorable», critique le skieur français Guillermo Fayed, qui s'est également plaint de la qualité de la nourriture(3)(3). Pourtant, les coureurs ne sont pas exigeants. Comme le rappelle Markus Waldner, ils «ne rêvent pas de manger du caviar. Ils veulent simplement des pâtes»…

Il est quand même assez incroyable de ne pas lire un mot sur les entreprises françaises qui participent à la construction des JO2014...
Rien pas un mot sur la société POMA, idem pour la Compagnie des Alpes qui est pourtant directement impliquée dans la gestion de ce complexe.
Quand à lire un reportage sur la Snowweek competition internationale qui se déroule depuis quelques années ou sur Yak&Yeti l'on peut toujours attendre...