Pierre Lellouche souhaite que l'Europe s'empare des questions stratégiques

Pierre Lellouche était bien loin de l'Europe lorsqu'il a appris sa nomination au secrétariat d'Etat aux affaires européennes. Il effectuait une visite en Ouzbékistan, et s'apprêtait à avoir un entretien avec le président Islam Karimov pour évoquer la géopolitique de l'Asie centrale. On ne saurait mieux illustrer la distance qui peut séparer cet expert des questions stratégiques et de défense du quotidien institutionnel de Bruxelles.
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Atlantiste convaincu, ayant plaidé pour le retour de la France dans l'OTAN, Pierre Lellouche a participé à la rédaction du programme de politique étrangère du candidat Nicolas Sarkozy, en 2007.
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Avec la Russie, ses relations ont été plus délicates. Les Izvestia avaient jugé que son éventuelle entrée au gouvernement, en mai 2007, aurait été un acte hostile de M. Sarkozy à l'égard de la Russie. Lui qui avait applaudi aux révolutions en Ukraine et en Géorgie, considère aujourd'hui qu'il y a des "pragmatiques" à Moscou. "Je l'ai perçu dans mes discussions avec les Russes sur l'Afghanistan." Un dossier régional qui lui a cependant été retiré. Un nouvel émissaire doit être désigné par l'Elysée.

LUIGI - 25.06.09 | 18h32

Tandem Kouchner,Lellouche extrème danger pour la paix...
Diogene - 25.06.09 | 18h31

Cet homme est dangereux,la France ne va pas tarder à s'en rendre compte!
Mozart - 25.06.09 | 22h06

Cet homme fut le premier et le dernier défenseur de l'attaque de l'Irak par les USA. Un ''atlantiste'' pur jus aux affaires européennes, ah ah ah, ou sombre histoire, l'avenir nous le dira bientôt.
Gilles - 25.06.09 | 22h04

Est-il acceptable que dans un portrait comme celui là, on oublie de dire que M. Lellouche était un des rares politiques français favorables à la guerre en Irak comme... Monsieur K...?

Il y a chez les Russes une fierté nationale nouvelle, une grande confiance s'exprimant notamment avec les prix du pétrole et du gaz, qui leur procurent des ressources croissantes. Les Russes ont l'impression qu'ils sont de retour. Sur le plan militaire, ils réinventent des missiles nucléaires à longue portée. Du coup, ils retrouvent les habits d'une puissance de la guerre froide. Avec le capitalisme en plus, un capitalisme sauvage. Ce régime n'hésite pas à utiliser le commerce comme arme économique, ce que jamais les Soviétiques n'avaient fait -bien au contraire. Aujourd'hui, les grands monopoles russes, très liés à l'Etat, sont tenus par la même coalition de gens que ceux qui occupent les postes politiques, avec l'objectif de retrouver la puissance perdue.

La question se pose. J'ai constaté personnellement une ingérence ouverte de la Russie dans le processus électoral en Ukraine. Or l'Ukraine et la Géorgie ont un point commun: les deux pays constituent une zone de transit majeure sur le plan géostratégique pour la livraison de gaz. La Géorgie est le seul espace où le gaz en provenance de l'Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan peut passer librement vers la Turquie et l'Occident. Il ne transite pas par le territoire russe. C'est une des raisons pour lesquelles une Géorgie indépendante et proche de l'Otan ne plaît pas à Moscou. Il en va de même pour l'Ukraine, avec ses 50 millions d'habitants et ses riches ressources agricoles. Il est difficile pour la Russie d'admettre que ce pays, qui lui a été toujours consubstantiellement lié, disparaisse de sa zone d'influence. Les Russes ont une vision géopolitique globale.