Voeux pieux - Oncle Vania

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Nous avons déjà évoqué dans cette chronique la vulnérabilité du citoyen lambda face à la masse d’information – ou de désinformation – qu’il reçoit quotidiennement. Aujourd’hui, les pouvoirs politiques et les différents lobbys qui les sous-tendent peuvent affirmer à peu près tout ce que bon leur semble dans les media. Que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, que la Russie a attaqué la première dans le conflit géorgien ou, plus récemment, qu’Umar Farouk Abdulmutallab a pu embarquer dans un avion à destination de Detroit en toute impunité alors qu’il était red flagged, occasion idéale pour mettre le Yemen en ligne de mire et satisfaire les Saoudiens.

Sans entrer dans une paranoïa conspirationniste, le discernement semble être la qualité qui fasse le plus fortement défaut dans la façon dont le public digère et assimile l’information. Autre exemple frappant : un article du Figaro, le 14 décembre dernier, recensant les menaces qui pèsent sur les entreprises françaises installées à l’etranger. Les chefs d’entreprises francais considèrent la Russie comme le pays le plus dangereux de la planète, loin devant le Nigéria, l’Afrique du Sud ou l’Algérie. Cela laisse rêveur...
Pour conclure cette première chronique de l’année, j’aimerais saluer la parution de l’excellent opuscule de Jonathan Littell sur la Tchétchénie, Tchétchénie, An III, qui met au point bon nombre de réalités et de fantasmes. Bien des journalistes experts du Caucase feraient bien de s’y ressourcer pour appréhender la complexité de la situation et cesser de confondre Poutine et Kadyrov. En 2009, près de 250 fonctionnaires russes ont été assassinés dans la région. Nos intellectuels droits de l’hommistes, par je ne sais quelle culpabilité de l’homme blanc, ont toujours montré plus de compassion pour les terroristes tchétchènes et les extrémistes albanais que pour les Russes de Tchétchénie ou les minorités serbes du Kosovo.

Oncle Vania
(Jean-Michel Cosnuau)

Arthur a écrit:29/01/10 - www.lecourrierderussie.ru/fr/magazine/?artId=5195

extrait:

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Nous avons déjà évoqué dans cette chronique la vulnérabilité du citoyen lambda face à la masse d’information – ou de désinformation – qu’il reçoit quotidiennement. Aujourd’hui, les pouvoirs politiques et les différents lobbys qui les sous-tendent peuvent affirmer à peu près tout ce que bon leur semble dans les media. Que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, que la Russie a attaqué la première dans le conflit géorgien ou, plus récemment, qu’Umar Farouk Abdulmutallab a pu embarquer dans un avion à destination de Detroit en toute impunité alors qu’il était red flagged, occasion idéale pour mettre le Yemen en ligne de mire et satisfaire les Saoudiens.

Sans entrer dans une paranoïa conspirationniste, le discernement semble être la qualité qui fasse le plus fortement défaut dans la façon dont le public digère et assimile l’information. Autre exemple frappant : un article du Figaro, le 14 décembre dernier, recensant les menaces qui pèsent sur les entreprises françaises installées à l’etranger. Les chefs d’entreprises francais considèrent la Russie comme le pays le plus dangereux de la planète, loin devant le Nigéria, l’Afrique du Sud ou l’Algérie. Cela laisse rêveur...
Pour conclure cette première chronique de l’année, j’aimerais saluer la parution de l’excellent opuscule de Jonathan Littell sur la Tchétchénie, Tchétchénie, An III, qui met au point bon nombre de réalités et de fantasmes. Bien des journalistes experts du Caucase feraient bien de s’y ressourcer pour appréhender la complexité de la situation et cesser de confondre Poutine et Kadyrov. En 2009, près de 250 fonctionnaires russes ont été assassinés dans la région. Nos intellectuels droits de l’hommistes, par je ne sais quelle culpabilité de l’homme blanc, ont toujours montré plus de compassion pour les terroristes tchétchènes et les extrémistes albanais que pour les Russes de Tchétchénie ou les minorités serbes du Kosovo.

Oncle Vania
(Jean-Michel Cosnuau)