Gazoduc Nord Stream : Moscou s’impatiente - Le Figaro - Alexandrine Bouilhet

a construction de Nord Stream, ce gazoduc controversé qui doit relier l’Europe à la Russie, en passant sous la Baltique, prend du retard. Et Gazprom s’impatiente.

Les tergiversations des pays nordiques, qui redoutent les conséquences environnementales de ce projet pharaonique, ont déjà fait perdre 2 milliards d’euros au consortium Nord Stream.

En attendant le feu vert de Stockholm, la Russie, avec la complicité de l’Italie, joue la carte de South Stream, pour contrecarrer le troisième projet de gazoduc européen, Nabucco. «Le projet South Stream a toutes les ­chances d’être réalisé avant Nord Stream» , s’est félicité Vladimir Poutine, en recevant Silvio Berlusconi, la semaine dernière à Saint-Pétersbourg.

La Turquie a autorisé les travaux de prospection géologique sur le gazoduc South Stream dans sa zone économique exclusive en mer Noire,...
La Turquie remettra mardi à la Russie la documentation autorisant la pose dans ses eaux territoriales du gazoduc South Stream, a annoncé lundi à Milan le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz.

venait de faire du trial, et rentrait sur sa moto-cross non immatriculée,

Le projet russe de gazoduc Nord Stream, qui doit approvisionner l'Europe en passant sous la mer Baltique, ne subit aucun retard, a déclaré dimanche le Premier ministre russe, Vladimir Poutine.
...(AFP / 25 octobre 2009 18h52)

La crise gazière de janvier 2006 entre l'Ukraine et la Russie a joué un rôle d'accélérateur dans la quête de tubes alternatifs. Elle a déclenché, chez les politiques et le grand public européens, la prise de conscience de leur dépendance à l'égard du gaz russe (voir carte). Mais aussi à l'égard de l'Ukraine, par où transitent aujourd'hui 80 % des exportations de Gazprom importé vers l'Europe. À Moscou, Gazprom répète que les crises de 2006 et 2009 ne mettent pas en cause le fournisseur, fiable depuis quarante ans, mais révèlent un problème de transit. D'où la décision par Gazprom et ses partenaires, principalement allemands et italiens, de tracer deux nouvelles routes du gaz contournant l'Ukraine.

Le projet Nabucco, porté par Bruxelles, était dans les limbes avant la crise ukrainienne puisque la société Nabucco Gas Pipeline International a été créée, à Vienne, dès 2004. L'équation est simple : la Commission européenne prévoit que la demande de gaz des Vingt-Sept va augmenter d'un quart d'ici à 2030, pour se porter à 666 milliards de mètres cubes par an. Vladimir Poutine résumait bien les enjeux en février 2008, à propos de Nabucco : «Vous pouvez construire un gazoduc, ou même deux, trois ou cinq. La question reste entière : quel carburant mettez-vous dedans ? Et où le prenez-vous ?»