Jeux paralympiques. Romain Riboud: « Les athlètes sont choyés à Sotchi »

Engagé jeudi en slalom debout, vendredi sur la manche de Super G du Super combiné et samedi en Géant, le cadre de l’équipe de France revient sur le début des Jeux.

Romain Riboud, quel regard posez-vous sur le début des Jeux ?

Ce sont de beaux Jeux. Ils ont plutôt bien démarré pour l’équipe de France avec quatre médailles en trois jours. Hier, le brouillard a beaucoup perturbé le Super Combiné. Les manches de Super G ont été annulées et celles de Slalom, avancées. En plus, nous allons devoir courir le Super G vendredi pour les hommes debout et ce jeudi pour les filles debout.

Que pensez-vous de votre 6e place en Slalom ?

Je suis agréablement surpris car ce n’est pas la discipline où je me sens le mieux. Cela me donne donc confiance pour le slalom à proprement parler. En revanche, vu mon temps (à 2 secondes du podium), pour gagner une médaille en Super Combiné, il me faut remporter la manche de Super G, vendredi. Je vais surtout faire en sorte d’arriver le mieux possible pour le Géant de samedi. C’est sur cette épreuve que j’ai le plus de chances de faire un podium.

De manière générale, quel jugement portez-vous sur ces Jeux ?

Honnêtement, on savait que ce serait compliqué d’avoir de la neige stable et bonne dans cette région à l’approche du printemps. Maintenant, les pistes sont correctes. Malgré les 10°C de moyenne, on arrive à avoir de la neige relativement bonne.

Et en terme d’organisation, vous qui en êtes à vos quatrièmes Jeux ?

Il n’y a pas grand-chose à redire. Tout est fait pour le confort de l’athlète et des spectateurs. Il y a des tentes pour attendre en haut et en bas des pistes avec des boissons, de barres énergisantes et des écrans de télé pour permettre aux sportifs de suivre les courses s’ils le veulent. Des écrans géants à chaque arrivée pour le public. Depuis les Jeux de Salt Lake City, on voit bien que les organisateurs font un maximum d’efforts pour réduire les distances entre le village et les sites de compétition. Ici, l’athlète est choyé. Tout est réfléchi et mis en œuvre pour un maximum de confort.

Tout est facilement accessible…

Bien sûr. Depuis que je fais les Jeux, je n’ai jamais vraiment connu de souci d’accessibilité. Les progrès sont surtout visibles au niveau extra-sportif. Aujourd’hui, nous voyons bien que les Jeux paralympiques sont un grand événement. Une grosse machine.

Mesurez-vous l’engouement qu’ils suscitent en France ?

On croit deviner à travers les réseaux sociaux mais aussi à travers le dispositif de France Télévisions. Les journalistes disent aussi que les audiences des directs, chaque matin, sont bonnes.

Organisation, médias, public… Avez-vous le sentiment que les Jeux paralympiques d’hiver, sont à l’instar de ceux de Londres, entrés dans une autre ère ?

Oui. Le public est présent et vient voir des sportifs. D’ailleurs cela engendre aussi quelques modifications dans l’organisation. Par exemple, par un brouillard comme celui connu mardi, nous n’aurions couru aucune des deux manches du Super Combiné. Là, en raison de la billetterie et des retransmissions télés, les organisateurs ont absolument voulu faire partir une des deux manches hier. La professionnalisation de l’événement nuit à la souplesse et à la réactivité existant lors des précédents Jeux. Mais on ne va pas se plaindre.

Romain Riboud

Hémiplégique côté gauche. 32 ans. Chef de projets Accenture. Double médaillé d’argent (Géant, Super G) à Salt Lake City en 2002, Champion du monde de Géant en 2004, 11e à Turin en Super G et Géant, porte-drapeau aux Jeux paralympiques de Vancouver en 2010.