Ukraine : pas de solution sans la Russie - PIERRE BEYLAU
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Ukraine : pas de solution sans la Russie - PIERRE BEYLAU
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Les faits sont têtus, selon le mot de Lénine. Et en Ukraine, l'équation est à la fois compliquée et d'une simplicité biblique. L'émotionnel ne doit pas l'emporter sur le rationnel.
Première évidence : le pays n'est pas homogène. L'Ouest est culturellement ukrainien, l'Est (le Donbass, partie la plus riche du pays) et le Sud (la Crimée) russes. Les nouvelles autorités issues de la révolution de la place Maïdan se sont empressées de commettre une énorme sottise : supprimer l'usage officiel de la langue russe dans les régions à majorité russophone.
Deuxième évidence : l'Ukraine est historiquement liée à la Russie Les origines des deux pays sont inextricablement mêlées. Au IXe siècle, Kiev fut la capitale du premier État (la Russie kiévienne). Le pays fut déchiré au fil des siècles entre les puissances régionales, notamment la Russie, la Pologne et l'Empire austro-hongrois. Mais, depuis Catherine II jusqu'à l'indépendance de 1991, la plus grande partie du territoire de l'actuelle Ukraine fut sous souveraineté russe, excepté une brève parenthèse après la révolution bolchevique.
Troisième évidence : le pays est en faillite. Il faut de toute urgence trouver plusieurs milliards de dollars pour parer au plus pressé. Et sans doute au moins trente milliards de plus dans les années qui viennent. Les réserves de change ont fondu comme neige au soleil d'un matin de printemps. Elles étaient estimées à 17 milliards de dollars avant les derniers événements. Le seul service de la dette va se monter à au moins 13 milliards de dollars cette année. À condition que les Russes, qui vendent leur gaz à l'Ukraine à un tarif inférieur au marché, ne décident pas d'augmenter la facture... L'Europe et le FMI veulent bien mettre la main à la poche, mais à condition que les Russes fassent aussi un effort et que des réformes structurelles soient mises en chantier. Vaste programme dans un pays où la corruption est un sport national, toutes tendances politiques confondues.
"Les Russes scénarisent la tension"
Quatrième évidence : la Russie n'a pas intérêt à une implosion de l'Ukraine. Moscou fait monter la pression et les chenilles des blindés russes labourent consciencieusement les champs de la frontière sous prétexte de manoeuvres. "Les Russes scénarisent la tension", estime un spécialiste. Mais la Russie ne souhaite sans doute pas une partition de l'Ukraine. Les banques russes sont engagées à hauteur de 50 milliards de dollars dans l'économie ukrainienne. 60 % du gaz russe approvisionnant l'Europe, notamment l'Allemagne, transite toujours par l'Ukraine même si de nouveaux gazoducs (North Stream et South Stream) vont permettre de contourner ce pays.
Cinquième évidence : l'Ukraine n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne. "Un partenariat, oui, une adhésion, non." Telle est à peu près la position de la plupart des États européens, Pologne exceptée. De toute façon, tout élargissement de l'Union est une chimère dans le climat actuel. Il suppose une ratification dans chacun des États membres. Autant dire aux calendes grecques.
"Dans la crise ukrainienne, la Russie est un partenaire, pas un adversaire", dit-on côté français. Et l'on rappelle que Vladimir Poutine viendra en visite à Paris en avril et une autre fois, en juin, pour les commémorations du débarquement de Normandie. Il faut manifestement amadouer l'ours russe.
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