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Vladimir Poutine, l'abominable homme des glaces? - Irina de Chikoff

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Vladimir Poutine, l'abominable homme des glaces? - Irina de Chikoff Empty Vladimir Poutine, l'abominable homme des glaces? - Irina de Chikoff

Message  Vivre Enrussie Jeu 6 Fév 2014 - 21:25

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/02/06/31002-20140206ARTFIG00099-vladimir-poutine-l-abominable-homme-des-glaces.php#xtor=AL-155


On le croit de glace. Il est de feu. Vladimir Poutine n'aime rien tant que tromper son monde, le dérouter et à l'occasion le provoquer. Pétri de cet orgueil ombrageux propre aux timides, il est parvenu à une maitrise de lui-même qui lui va bien au visage mais feint, parfois, de perdre son calme, pour mieux duper les bien-pensants. Les rendre chèvres ou boucs l'amuse puisqu'ils sont si enclins à mélanger les genres. C'est une étrange lubie qui s'est emparée d'eux. Elle ne dérangerait pas outre mesure Vladimir Vladimirovitch si les Occidentaux ne voulaient pas, à toute force, imposer leur marotte à la terre entière. Ils ont toujours eu l'outrecuidance de < civiliser> les peuples qui selon eux ne le sont pas. La Russie a payé un lourd tribut aux idées occidentales. Des millions d'hommes y ont perdu la vie. Ou leur âme. Volodia n'a-t-il pas lui-même sacrifié aux lendemains qui chantent? Les Russes sont ainsi faits qu'ils désirent atteindre à une humanité idéale. On leur montre le chemin. Ils s'y engouffrent et font naufrage, tandis que l'Europe hausse les épaules: Ces tatars, décidément, comprennent tout à l'envers.
Le communisme n'avait pas pour but le Goulag. Lorsque l'URSS s'est effondrée sous sa propre rouille, les bien-pensants sont revenus prêcher le libéralisme. Ils étaient tout sucre, tout miel, plein de sollicitude pour les pauvres naufragés et se sont proposés pour leur apprendre à nager vers de nouvelles Désirades pleines de supermarchés. A qui la faute, si le capitalisme est devenu, du jour au lendemain, une jungle? Si la démocratie a été confisquée par des meutes de loups en lutte les uns contre les autres?
Les Russes sont seuls coupables. De Washington à Paris en passant par Londres et Bruxelles ou Berlin, ce ne sont que mines navrées, moues dépitées, aveux d'impuissance. Non seulement les Russes ont le don de tout pervertir mais ils ont encore le culot de vouloir empêcher leurs anciennes vassaux de réussir là où eux-mêmes échouent.

Parfois, Vladimir Poutine a envie de rugir. Alors, il sourit et invente une nouvelle caricature de lui-même. Il se déguise en pécheur de saumon, plongeur des hauts fonds, pilote de chasse ou Batman. A chaque travestissement, les Occidentaux mordent à l'hameçon et la presse y va de son ironie fielleuse dans l'espoir de blesser < l'autocrate>. Elle le laisse de plomb. Mais les attaques frontales rallient autour de sa figure les Russes qui sans ces piqûres de rappel, se seraient peut être déjà lassés. Car ils se fatiguent vite de leurs dirigeants.
Quels qu'ils soient. Le cynisme que les Russes pratiquent tout naturellement est une force. Ils savaient de tout temps que le tsar, sans eux, était nu, que les secrétaires généraux, sans leur soutien, se seraient effondrés et que Vladimir Vladimirovitch est comme eux, trop humain. Donc faillible.
Un rire intérieur soulève soudain le maître du Kremlin. Il fera bonne mine aux militants de toutes les causes farfelues qui vont se croire obligés de manifester à Sotchi. Il les laissera dévider leur pelote devant les caméras de la presse internationale. Les cosaques, en grande tenue, se laisseront même photographier avec les délégués des associations qui protesteront contre l'intolérance, la discrimination, l'obscurantisme des steppes. Ils en riront entre eux. Sans méchanceté particulière. Comme au spectacle. Ou a Guignol.
Vladimir Poutine, pour ne pas décevoir ses hôtes, froncera de temps à autre les sourcils, ou bien jouera d'un tic qui fera croire à son exaspération. Les invités seront contents. Ils ont tellement à cœur de défier un ancien officier du KGB qu'ils considèrent comme un tyran. Pourquoi les décevoir?
Volodia n'est pas un méchant homme. Du moins pas plus qu'un autre. S'il vivait à Rome, à l'ile Maurice ou dans un canton suisse, il pourrait même devenir bon. Mais Dieu a voulu qu'il naisse dans un pays de glace où les hivers n'en finissent pas, où les étés vous calcinent et où les cœurs s'arrêtent très vite de battre quand un feu ne les attise pas. Sur cette terre improbable, il est devenu ce qu'il est. Un volcan de givre.

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