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Message  Vivre Enrussie Lun 1 Mar 2010 - 13:13

01/03/2010 - www.liberation.fr/monde/0101621997-la-nouvelle-alliance-franco-russe

Critiquée pour son action en Tchétchénie ou en Géorgie, la Russie est revenue en odeur de sainteté à l’Elysée. C’est en grande pompe que Nicolas Sarkozy accueille aujourd’hui son homologue russe, Dmitri Medvedev, pour une visite officielle de trois jours à l’image de la relation privilégiée que Paris assure vouloir désormais entretenir avec Moscou. On parlera sécurité, notamment à propos du nucléaire iranien, économie et énergie avec de gros contrats à la clé, mais aussi culture avec une exposition au Louvre sur la sainte Russie. C’est donc la Russie éternelle que reçoit la France, celle des ballets classiques et des icônes, en cette année croisée de la Russie en France et de la France en Russie.

Illusion. Mais cette Russie de Medvedev est aussi celle de Poutine, même si le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, pense que Medvedev offre à son pays un avenir plus «prometteur».«La génération Medvedev, c’est quand même autre chose que Vladimir Poutine», a-t-il confié récemment à des journalistes. «Medvedev a un discours plus ouvert, plus sympathique pour les Occidentaux, mais qui débouche sur quoi ? s’interroge la politologue Anne de Tinguy. Moi aussi j’ai lu trois fois le discours où il fait des critiques très justifiées sur l’état du pays. Je me suis dit : c’est le nouveau Gorbatchev. Ce sont les Russes qui me disent : "Mais qu’a-t-il fait ?"» Si la France a besoin, pour justifier ses choix, d’opposer un bon Medvedev à un méchant Poutine, les Russes ne se font, eux, aucune illusion. A peine 14% des personnes interrogées en décembre par le centre Levada, un prestigieux institut indépendant d’études d’opinion, pensent que Dmitri Medvedev s’applique à changer progressivement le cours politique du pays. La grande majorité de la population estime en revanche que le pouvoir est encore dans les mains de l’ancien mentor de Medvedev, comme lui originaire de Saint-Pétersbourg.

«contrats». En fait, ce qui a changé c’est surtout l’attitude du président français. Pendant sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy dénonçait les crimes russes en Tchétchénie, rétorquant à ceux qui critiquaient son alignement sur l’administration américaine qu’il préférait «serrer la main de George W. Bush que celle de Vladimir Poutine». Le Kremlin attendit d’ailleurs quarante-huit heures pour féliciter le nouveau président français de sa victoire. Puis tout a changé. «Nicolas Sarkozy a eu peur de rester isolé alors que l’Allemagne d’Angela Merkel continue la politique prorusse de son prédécesseur Schröder et que l’Italie comme l’Espagne sont lancées dans la même course aux contrats», explique le philosophe André Glucksmann. Celui-ci ne cachait pas ses désillusions quand, en décembre 2007, après des élections législatives russes marquées par de nombreuses irrégularités, Nicolas Sarkozy fut le seul leader occidental à appeler Poutine pour le féliciter. Il y eut ensuite le conflit russo-géorgien en août 2008 et la médiation française au nom de l’Union européenne alors même que les chars russes étaient à une trentaine de kilomètres de Tbilissi. Aujourd’hui encore, l’Elysée assure avoir ainsi évité le pire. Nombre d’experts estiment en revanche que le président français est tombé dans le piège russe entérinant avec un accord précipité l’annexion de fait par Moscou de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.

Comme Vladimir Poutine, venu en Premier ministre en novembre, Dmitri Medvedev arrive avec en perspective de faramineux contrats énergétiques et d’armement. C’est notamment la vente à Moscou de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral qui déchaîne la polémique (lire ci-contre). Pour la première fois depuis 1949, un pays de l’Otan vend du matériel militaire lourd à la Russie. L’affaire avait divisé le gouvernement. Mis devant le fait accompli, le quai d’Orsay était contre cette vente imposée par l’Elysée et, en premier lieu, Claude Guéant. Désormais, Paris tente d’en dédramatiser la portée et ses implications stratégiques. Sans toujours convaincre. «Ce n’est pas l’arme elle-même qui est importante, souligne André Glucksmann, mais le message d’abandon lancé ainsi à tous les petits peuples entourant la Russie.»

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