Russie. Un pays toujours en convalescence - Dominique Bromberger
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Russie. Un pays toujours en convalescence - Dominique Bromberger
28/02/2010 - www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/russie-un-pays-toujours-en-convalescence-28-02-2010-802917.php
Visiblement il reste encore des sequelles de son accident...
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Le président russe Dmitri Medvedev arrivera demain à Paris pour une visite officielle de deux jours dans le cadre de l'année de la Russie en France, couplée avec une année de la France en Russie. Il est le chef d'un État qui peine à trouver le chemin de la modernité.
Riche et souffrante, telle est la Russie d'aujourd'hui. Sous les 140 millions de kilomètres carrés de son immense territoire, elle détient toutes ses ressources naturelles: gaz et pétrole, bien sûr, mais aussi d'extraordinaires richesses minérales. Ses immenses forêts pourraient fournir en bois tous les besoins de la planète. Les gigantesques fleuves qui la parcourent, du Don et de la Volga jusqu'à l'Ienisseï au fond de la Sibérie, pourraient alimenter en énergie hydroélectrique l'ensemble de l'Asie.
Le travail de sape des oligarques
Et pourtant, elle peine à se remettre des soixante-dix ans de mauvaise gestion de l'époque communiste, prolongés par les vingt années de pillage que lui ont fait, et lui font encore subir, ses oligarques. Ceux-ci continuent de dépenser ou d'investir à l'étranger les sommes fabuleuses qu'ils tirent du sol national, et se préoccupent bien peu de moderniser l'outil industriel. Cent soixante-dix villes de Russie dépendent encore et toujours pour leur survie d'une seule usine géante. À Togliatti, capitale de l'industrie automobile, les 350 kilomètres de chaînes de fabrication de la société Avtovaz, créée à la fin des années60, font vivre les trois quarts des 700.000 habitants. Avtovaz sera peut-être sauvée par Renault qui y investit son savoir-faire et ses capitaux. Mais, un voyage à travers le pays fait découvrir nombre de friches industrielles, d'usines abandonnées.
Régression
L'Union soviétique avait développé de bons systèmes d'éducation et de santé, mais la privatisation et la corruption sont passées par là. Dans beaucoup d'universités, les diplômes s'achètent, et les hôpitaux publics sont souvent très démunis. Comme l'alcoolisme continue de faire des ravages, l'espérance de vie n'est plus que de soixante ans pour les hommes et la population diminue d'année en année.
Reprise en main
Pourtant, le pire est passé. La crise financière de 1998 a conduit un Boris Eltsine confit dans l'alcool à se choisir pour successeur un homme à poigne. Vladimir Poutine s'est fixé pour première tâche de reprendre le contrôle des oligarques avec l'aide de ses amis des «structures de force», c'est-à-dire du KGB, de la police et de l'armée. Cela ne s'est pas fait sans dégâts pour la liberté et la démocratie. Le plus puissant d'entre eux, Mikhaïl Khodorkovsky, qui avait osé le défier, croupit en prison au fin fond de la Sibérie. La plupart des médias, toutes les chaînes de télévision en particulier, ont été muselés. Les opposants sont menacés d'internement et les ONG de défense des droits de l'Homme régulièrement harcelées. Les suspects de l'assassinat d'Anna Politovskaïa ont été relaxés par un tribunal militaire. Malgré cela, la population, dans une majorité des quatre cinquièmes, maintient sa confiance au Premier ministre Poutine car elle lui est reconnaissante d'avoir ramené l'ordre, tandis que les recettes tirées du gaz et du pétrole permettent de diffuser une relative prospérité dans les deux plus grandes villes, Moscou et Saint-Pétersbourg.
Duo ou duel avec Poutine ?
Dans ce contexte, on attendra avec curiosité la visite du président Medvedev. Celui-ci, au cours des derniers mois, a pris la parole pour défendre les principes démocratiques, «qui ne doivent pas être compromis au nom de la sécurité», pour regretter que «les activités des ONG soient restreintes parfois sans raisons suffisantes»; mais aussi pour appeler à une modernisation rapide de l'industrie. Mais, l'autorité dont il peut disposer face au Premier ministre, appuyé sur les «structures de force», est extrêmement incertaine. Peut-être sa visite à Paris donnera-t-elle sur ce sujet quelques indications.
Visiblement il reste encore des sequelles de son accident...
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Re: Russie. Un pays toujours en convalescence - Dominique Bromberger
... Mais, un voyage à travers le pays fait découvrir nombre de friches industrielles, d'usines abandonnées.
... l'espérance de vie n'est plus que de soixante ans pour les hommes et la population diminue d'année en année.
... tandis que les recettes tirées du gaz et du pétrole permettent de diffuser une relative prospérité dans les deux plus grandes villes, Moscou et Saint-Pétersbourg.
1500km de Moscou le 28 Février 2010:
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