Faut-il vraiment avoir peur de la Russie ?

Cela dépend où l'on habite. Il est évident que si l'on habite dans les confins du Caucase, on n'a pas le même type de rapport avec la Russie que si l'on vit dans l'Europe des beaux quartiers. Cette remarque n'est pas simplement anecdotique, elle montre que les rapports avec la Russie, même lorsqu'ils sont mauvais, et l'Occident n'ont pas grand-chose à voir avec les rapports qui existaient entre l'URSS et l'Occident.

Pendant la guerre froide, le danger de guerre était mondial, le degré de risque couru du fait de la stratégie politique et militaire soviétique n'était pas principalement affaire de lieu du domicile. Aujourd'hui, la Russie est une grande puissance régionale, qui n'a pas de projet idéologico-politique à l'échelle mondiale. Faute d'idéologie militante et faute de moyens.
Mais force est de constater que la Russie est redevenue un problème de sécurité, notamment pour son "étranger proche", alors qu'il y a une quinzaine d'années, on pouvait espérer que la Russie serait un partenaire positif et constructif dans l'organisation de la sécurité à l'échelle de l'Eurasie. Aujourd'hui, la Russie est autant un problème qu'un élément de la solution.

| Paris (France) | 4 février 2004 | Voltaire, édition internationale | Les enquêtes administratives qui ont été diligentées par George W. Bush et Tony Blair n’ont pas seulement pour but de les dédouaner de leurs responsabilités, mais aussi de protéger les « experts » qui ont participé à l’intox des « armes de destruction massive » irakiennes. Un vénérable institut londonien, l’International Institute for Strategic Studies (IISS), avait rédigé le seul rapport non gouvernemental accréditant la fable de la menace irakienne. Il est dirigé par des universitaires anglo-saxons et français dont les interviews et commentaires ont pu donner l’impression d’une vérité consensuelle permettant de discréditer le travail des enquêteurs de l’ONU.