"Les Nachi attaquent Le Monde"

L'organisation de jeunes pro-Kremlin, Nachi (Les Nôtres), ont annoncé jeudi poursuivre en justice pour "atteinte à l'honneur" deux journaux français, Le Monde et Le Journal du Dimanche, le quotidien britannique The Independent et l'allemand Frankfurter Rundschau.

"Chacune de ces publications a, selon Nachi, publié des informations ne correspondant pas à la réalité et jetant le discrédit sur l'honneur et la réputation de l'organisation", écrit le mouvement dans un communiqué.

L'organisation reproche à ces journaux leur couverture de la polémique autour d'un article intitulé "Soviétiques contre l'Anti-soviétique" du commentateur et journaliste Alexandre Podrabinek, également correspondant du service russe de Radio France Internationale à Moscou.
L'auteur avait vertement dénoncé les pressions exercées par des vétérans de la deuxième guerre mondiale qui ont forcé un restaurant de la capitale russe, "L'Anti-soviétique", à changer son nom.
M. Podrabinek, un ancien détenu politique au goulag sous l'URSS, avait été obligé de se cacher après avoir reçu des menaces, tandis que les Nachi ont organisé plusieurs journées de manifestations consécutives en bas de chez lui.
Nachi s'est fait un nom en Russie et à l'étranger en organisant des opérations coup de poing à caractère patriotique, dénonçant généralement les comportements anti-russes de l'Occident et d'ex-satellites de l'Union soviétique.

L'organisation de jeunesse pro-Kremlin Nachi (Les Nôtres) a accusé lundi le quotidien français Le Monde d'avoir porté "atteinte à sa réputation" et réclamé 500.000 roubles (11.500 euros) de dommages-intérêts, lors d'une audience préliminaire devant un tribunal de Moscou.


Dans un article en date du 2 octobre 2009, Le Monde écrit que les Nachi sont partis en "chasse" contre le journaliste Alexandre Podrabinek, ont exercé des "menaces", "interrogé ses voisins", a déclaré l'avocat des Nachi, Sergueï Jorine.

Il s'agit de calomnies qui portent "atteinte à la réputation" du mouvement, a-t-il ajouté. Pour l'avocat, l'article évoque clairement des "menaces de mort qui ne correspondent pas à la réalité".
Les Nachi ont également exigé qu'outre le journal, la correspondante du Monde à Moscou, Marie Jégo, réponde personnellement de ces faits. La juge a accédé à cette demande et fixé au 13 janvier une nouvelle audience préliminaire.
"Tous ces articles dans la presse étrangère, le mien par exemple - c'est une opinion. Ce ne sont pas des calomnies. Dire son opinion - c'est l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme que la Russie a signée en 1996", a répondu Marie Jégo, présente lundi à l'audience.
Le mouvement de jeunesse poursuit pour les mêmes motifs deux autres journaux, le quotidien allemand Frankfurter Rundschau et l'hebdomadaire français Journal du Dimanche (JDD), dont aucun représentant ne s'est présenté lundi au tribunal.
L'audience préliminaire a été remise respectivement au 22 janvier et au 13 janvier pour ces deux publications.
Ces trois journaux sont poursuivis pour des articles relatifs au journaliste Alexandre Podrabinek, qui avait été obligé de se cacher après avoir reçu des menaces, tandis que les Nachi avaient organisé plusieurs journées de manifestations en bas de chez lui.
L'auteur, détenu politique au goulag sous l'URSS, avait vertement dénoncé les pressions exercées par des vétérans de la Seconde guerre mondiale pour qu'un restaurant de Moscou, "L'Anti-soviétique", change son nom.
Nachi s'est fait un nom en organisant des opérations coup de poing à caractère patriotique, dénonçant généralement les comportements anti-russes de l'Occident et d'ex-satellites de l'Union soviétique.

Marie Jego a écrit:
"Tous ces articles dans la presse étrangère, le mien par exemple - c'est une opinion. Ce ne sont pas des calomnies. Dire son opinion - c'est l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme que la Russie a signée en 1996", a répondu Marie Jégo, présente lundi à l'audience.

Arthur a écrit:07/12 -
...Les Nachi ont également exigé qu'outre le journal, la correspondante du Monde à Moscou, Marie Jégo, réponde personnellement de ces faits.La juge a accédé à cette demande et fixé au 13 janvier une nouvelle audience préliminaire.
...

Saville a écrit:Ces actions en justice soulèvent plusieurs questions.
La première et le plus importante est la force de la loi russe en-dehors du territoire russe, le journal français "Le monde" comme les autres journaux attaqués, n'ont que des bureaux de représentations en Russie.

Saville a écrit: conséquence, seront-ils fermés si le jugement rendu leur est défavorable et si les directeurs refusent de reconnaître le jugement d'un tribunal russe et de payer l'amende ? Qu'en sera a-t-il alors des articles publiés depuis Paris sur la Russie ? sans compter que le sentiment anti-russe sera plus exacerbé ? J'imagine déjà les manchettes faisant état de l'agression russe contre la liberté de la presse occidentale.

Saville a écrit: deuxième concerne le lieu du recours à la justice: la Russie.
J'aurai opter pour le pays du siège du journal, car une condamnation prononcée par un tribunal occidental contre un journal occidental aurait eu plus de point que celui d'un tribunal russe dont on soupçonne, à l'Ouest, qu'il obéit aux injonctions du pouvoir russe. Les procès contre la presse sont possibles et les jugements ne sont pas toujours rendus en faveur des organes de presses.

Saville a écrit: troisième concerne le recours à la justice contre la presse.
Dans le cas présent, quel est l'avantage de tels procès ? Quels sont les bénéfices attendus ? Quels seront les changements perceptibles ?
L'accord entre la presse britannique et les Наши montre que les mots peuvent être interprétés de façons diverses et donc sans en changer le fond, les journalistes seront plus vigilants quant à la forme ....
Par contre, et ce quel que soit le jugement rendu, les journalistes vont retenir la volonté d'intimidation de la presse et les articles traitant de la Russie vont encore faire état de plus de virulence, mais de façon plus sournoise (cf l'article de Nathalie sur les déclarations russes pour le conflit afghan).

Saville a écrit: en venir à Marie Jégo, je trouve courageux de sa part, d'avoir été présente pour se défendre. N'était-elle pas la seule des correspondants étrangers à être présents ?

Arthur a écrit:22/10 - Source: LeMonde (www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-40700512@7-58,0.html
(23/10 -le lien ne fonctionne plus)

L'organisation de jeunes pro-Kremlin, Nachi (Les Nôtres), ont annoncé jeudi poursuivre en justice pour "atteinte à l'honneur" deux journaux français, [b]Le Monde ...

In 1993 he became the director of the Moscow bureau of the American Committee to Protect Journalists (CPJ). From 1994 to February 2000 I headed the monitoring service at the Glasnost Defense Foundation. Between 1994 and 1997 I served as a human rights expert in UN-lead peace talks in Tajikistan

Saville a écrit:Où en sommes-nous depuis le mois dernier en ce sujet ?

L'hebdomadaire français Journal du Dimanche (JDD) a été condamné en Russie pour "atteinte à la dignité et à l'honneur" de l'organisation de jeunesse pro-Kremlin Nachi (Les Nôtres) et au versement de 6.400 euros de dommages-intérêts, a indiqué ce mouvement.
Un tribunal de Moscou a donné gain de cause aux Nachi qui avaient déposé plainte après avoir été qualifiés d'organisation "nationaliste" et "xénophobe" dans un article publié fin 2009 par le JDD, a précisé le mouvement de jeunesse dans un communiqué reçu jeudi.
La juridiction a en outre ordonné au journal français de publier un démenti.
A l'automne dernier, les Nachi avaient manifesté à Moscou contre le journaliste russe Alexandre Podrabinek, qui avait vertement dénoncé les pressions exercées par des anciens combattants de la Deuxième guerre mondiale pour qu'un restaurant de la capitale russe, "L'Anti-soviétique", change son nom.
Des membres du mouvement de jeunesse pro-Kremlin s'étaient rassemblés plusieurs journées en bas du domicile du journaliste, qui avait été obligé de se cacher après avoir reçu des menaces.
En octobre 2009, le JDD avait qualifié les agissements des Nachi de "violent mélange de patriotisme et de xénophobie", indique le quotidien russe Kommersant de jeudi, dans un article consacré au jugement rendu la veille par le tribunal.
Le JDD n'était pas représenté à l'audience.
Selon Kommersant, l'avocat des Nachi, Sergueï Jorine, a indiqué qu'il entreprendrait toutes les démarches nécessaires pour obtenir l'exécution du jugement et le versement du dédommagement de 250.000 roubles (environ 6.400 euros) au titre du "préjudice moral", soit la moitié du montant réclamé par le mouvement de jeunesse.
Deux autres procédures engagées par les Nachi contre les quotidiens français Le Monde et allemand Frankfurter Rundschau, pour les même motifs, sont en cours d'examen devant un tribunal de Moscou.
Les Nachi se sont faits un nom en organisant des opérations coup de poing à caractère patriotique.

La décision rendue mercredi 21 avril par le tribunal civil du quartier Saviolovski, à Moscou, sonne comme une petite victoire pour le mouvement de jeunes nationalistes Nachi ("Les Nôtres"), qui s'est empressé de la publier à la "une" de son site. Le jugement condamne l'hebdomadaire français Le Journal du dimanche (JDD), non représenté à l'audience, à verser 250 000 roubles (6 400 euros) pour "atteinte à la réputation" de l'organisation, et pour avoir publié des informations qui "ne correspondent pas à la réalité".
L'affaire débute en septembre 2009. Un journaliste russe, Alexandre Podrabinek, qui avait évoqué dans un article le caractère "sanguinaire et honteux" du régime soviétique, se dit "menacé" par les Nachi, organisation de jeunesse poutinienne qui se qualifie de patriotique. L'information est reprise, notamment par Le Monde, et suscite dans la presse internationale des réactions jugées diffamatoires par les Nachi, qui portent l'affaire en cours. Le JDD avait notamment qualifié, le 29 septembre, le mouvement de "milice (...) oscillant entre patriotisme et xénophobie".

Quatre journaux ont été poursuivis par les Nachi à la suite de cette affaire. Les faits décrits par la presse russe et étrangère ont été confirmés par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) - dont la Russie est membre - qui évoque une campagne de "harcèlement" contre M. Podrabinek.

Outre le JDD, Le Monde et le Frankfurter Rundshau allemand sont aussi en procès, tandis que la publication britannique The Independent s'est fendu d'une lettre de rétractation afin de clore le dossier. La décision, rendue mercredi par le tribunal de Saviolovski à l'encontre du Journal du dimanche, est une demi-victoire, car elle n'est pas exécutoire, faute de convention spécifique entre la France et la Russie.

La juge Tatiana Adamova n'a donc aucun moyen de contraindre Le JDD, sis en France, publié en langue française pour un public français, à obtempérer. L'affaire aurait dû être plaidée devant une juridiction française, comme le veut la pratique.

ACHETER DES RUBANS

Comptant sur la bonne volonté du Journal du dimanche, les Nachi veulent utiliser les 6 000 euros accordés par la juge pour acheter des "rubans de Saint-Georges", symbole en Russie de la victoire contre l'Allemagne nazie. Ces rubans, orange et noir, seront distribués "dans les pays baltes, pour lutter contre les sentiments pro-fascistes et xénophobes".

Si l'hebdomadaire français ne s'exécute pas, "nous allons chercher sur le territoire russe des biens leur appartenant", assure l'avocat des Nachi, Sergueï Jorine, qui reconnaît cependant préférer "la voie diplomatique". "Après tout, c'est l'Année de la France en Russie", a-t-il expliqué au quotidien Kommersant jeudi.

L'absence de publication en Russie des articles incriminés rend cependant les poursuites laborieuses. Dans le cadre du procès intenté contre Le Monde par le mouvement nachi, l'accusation affirme que l'article concerné aurait été publié en Russie (en langue française) sur un site obscur, désormais inactif. Une publication faite sans tenir compte du respect des droits d'auteur, qui justifie néanmoins, selon la poursuite, le maintien du procès.

Arthur a écrit:23/04/2010 - http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/23/de-jeunes-nationalistes-russes-obtiennent-la-condamnation-du-jdd_1341655_3214.html

...La juge Tatiana Adamova n'a donc aucun moyen de contraindre Le JDD, sis en France, publié en langue française pour un public français, à obtempérer. L'affaire aurait dû être plaidée devant une juridiction française, comme le veut la pratique.
....
L'absence de publication en Russie des articles incriminés rend cependant les poursuites laborieuses. Dans le cadre du procès intenté contre Le Monde par le mouvement nachi, l'accusation affirme que l'article concerné aurait été publié en Russie (en langue française) sur un site obscur, désormais inactif. Une publication faite sans tenir compte du respect des droits d'auteur, qui justifie néanmoins, selon la poursuite, le maintien du procès.

Saville a écrit:La première et le plus importante est la force de la loi russe en-dehors du territoire russe, le journal français "Le monde" comme les autres journaux attaqués, n'ont que des bureaux de représentations en Russie. En conséquence, seront-ils fermés si le jugement rendu leur est défavorable et si les directeurs refusent de reconnaître le jugement d'un tribunal russe et de payer l'amende ? Qu'en sera a-t-il alors des articles publiés depuis Paris sur la Russie ? sans compter que le sentiment anti-russe sera plus exacerbé ? J'imagine déjà les manchettes faisant état de l'agression russe contre la liberté de la presse occidentale.

La deuxième concerne le lieu du recours à la justice: la Russie.
J'aurai opter pour le pays du siège du journal, car une condamnation prononcée par un tribunal occidental contre un journal occidental aurait eu plus de point que celui d'un tribunal russe dont on soupçonne, à l'Ouest, qu'il obéit aux injonctions du pouvoir russe. Les procès contre la presse sont possibles et les jugements ne sont pas toujours rendus en faveur des organes de presses.

La troisième concerne le recours à la justice contre la presse.
Dans le cas présent, quel est l'avantage de tels procès ? Quels sont les bénéfices attendus ? Quels seront les changements perceptibles ?

Nashi, the outspoken pro-Kremlin youth group, said Friday that it had withdrawn a defamation lawsuit against French newspaper Le Monde that it filed last year.

Nashi decided to drop the case because Le Monde had refused to participate in a dialogue with the youth group both in and out of the courtroom, said Nashi's lawyer, Sergei Zhorin.

"We decided to withdraw the lawsuit because, unfortunately, we didn't get what we expected — a constructive dialogue with Le Monde," he said by telephone, adding that newspaper representatives had declined to come to court or get in contact with Nashi.

The only newspaper representative who took part in the hearings was Le Monde journalist Mari Jego, but Nashi said it had no claims against her personally.

Jego expressed surprise with Nashi's decision, saying the group had demonstrated its commitment with its yearlong struggle, but she added that she was glad the case was over.

"I'm glad because it was a big waste of time," she said.

A hearing was scheduled for Thursday, but Nashi representatives didn't come and the judge announced that they had withdrawn the lawsuit.

Jego said she had not been notified about the reason behind Nashi's decision. "Probably they have other, more important problems," she said.

Nashi has been fighting speculation in recent weeks that its relevance is waning. The group is embroiled in a high-profile fight with Moscow district prefect Oleg Mitvol, who has demanded that it vacate its headquarters. Auchan, a French supermarket chain, called law enforcement authorities last week to complain that Nashi activists were rallying outside its stores in a fabricated campaign to expose expired goods on its shelves.

Nashi lawyer Zhorin said he was sure that the court would have ruled in his favor in the defamation lawsuit but the decision would not have been enforced, which he said happened in the case of France’s Le Journal du Dimanche.

Nashi filed defamation lawsuits against four foreign newspapers last year, including Le Monde, Le Journal du Dimanche, Britain's Independent and Germany’s Frankfurter Rundschau, for reports comparing the group to Hitler youth, bandits and nationalists.

The Independent later apologized, causing Nashi to withdraw its claims.

The court ruled that Le Journal du Dimanche must publish a retraction and pay Nashi 250,000 rubles ($8,070), but Nashi said neither had happened.

"We won the case formally but in fact didn't get anything. … The situation appears to be the same with Le Monde. … We would get the same ruling like for Dimanche," Zhorin said.

Le Journal du Dimanche representatives could not be immediately reached for comment.

Zhorin insisted that Nashi's claims against Le Monde remained and said the group planned to seek action in a French court.

Meanwhile, a court is scheduled to consider Nashi's lawsuit against Frankfurter Rundschau in December. If the newspaper doesn't send its representatives to the hearing, Nashi will withdraw the lawsuit as well, Zhorin said.

Frankfurter Rundschau representatives had no immediate comment on the lawsuit.

Zhorin insisted that Nashi's claims against Le Monde remained and said the group planned to seek action in a French court.