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Poutine 2, ou les dangers de la « glaciation » - Yves Bourdillon

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Poutine 2, ou les dangers de la « glaciation » - Yves Bourdillon Empty Poutine 2, ou les dangers de la « glaciation » - Yves Bourdillon

Message  Vivre Enrussie Mer 5 Oct 2011 - 20:40

05/10/2011 - http://www.lesechos.fr/opinions/analyses/0201663965930-poutine-2-ou-les-dangers-de-la-glaciation-228631.php

Vladimir Poutine va donc retourner au Kremlin en mars prochain, pour un mandat reconductible de six ans. Grâce au tour de passe-passe présenté récemment au congrès du parti quasi unique de Russie, et qui lui a permis d'écarter le pâlot Dimitri Medvedev (chargé en 2008 de lui garder la place au chaud au Kremlin, puisque la Constitution interdisait à Poutine de briguer un troisième mandat consécutif), il pourra diriger le pays jusqu'en 2024. Dans cette hypothèse, Vladimir Poutine aura alors exercé le pouvoir pendant un quart de siècle. Du jamais-vu en Russie depuis Staline, et une durée sans équivalent aujourd'hui, hormis dans quelques dictatures africaines.
Vladimir Poutine et ses affidés des « silovikis » (KGB, police, armée) ont estimé qu'un changement de leader, comme il s'en pratique pourtant dans un régime très stable et qui est leur modèle, la Chine, était trop dangereux. Poutine serait le seul à même d'empêcher les différents clans de « silovikis » de s'entretuer. Il incarnerait la stabilité, après la confusion institutionnelle de l'ère Eltsine. Telle est la thèse officielle. Au risque de la sclérose politique et morale.
Car la société russe semble se fossiliser depuis le début du deuxième mandat de Vladimir Poutine, en 2004, en un système étrange, une sorte « d'URSS affairiste » dont le leader prétend s'inspirer du mythique tsar modernisateur Pierre le Grand mais s'apparenterait, en fait, plutôt à Leonid Brejnev. Un Brejnev athlétique, certes, et doté d'un « smartphone », mais un Brejnev tout de même, c'est-à-dire le patron d'un système en pleine glaciation -les Russes parlent de « zastoï », stagnation -, illustrée par la corruption omniprésente ; le déclin démographique (les Russes seront à peine 105 millions en 2050, au 18 e rang mondial, contre 141 millions aujourd'hui) ; et l'impossibilité pour les citoyens de se faire entendre. Les partis d'opposition authentiques, hormis le communiste, se sont vu interdire sous divers prétextes administratifs de participer aux législatives du 4 décembre prochain. La présidentielle de mars 2012 (une année, au passage, marquée par un changement possible de leader chez quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU) sera une farce, avec comme candidats les seuls comparses agréés par le pouvoir. Les Russes ne peuvent pas davantage s'exprimer dans les urnes au niveau local, les gouverneurs des régions n'étant plus élus au suffrage universel depuis 2004 au prétexte... de centraliser la lutte contre le terrorisme ! Rien d'étonnant à ce que la majorité des Russes éprouvent un sentiment d'aliénation, reflété par la hausse spectaculaire des intentions d'émigration, 22 % actuellement contre 7 % il y a quatre ans. La classe moyenne urbaine, prospère et éduquée, supporte de moins en moins de vivre dans une telle camisole.
Au vu de ses discours, Vladimir Poutine semble avoir conscience que gérer simplement le statu quo serait suicidaire. Son mépris des droits de l'homme et son rétablissement de l'hymne soviétique n'en font pas pour autant un personnage instinctivement réactionnaire. Il a su, lors de son premier mandat, créer un cadre favorable aux entrepreneurs à coups de réformes juridiques et fiscales. Mais il ne semble pas comprendre que la modernisation qu'il appelle de ses voeux, au moins sur le plan technologique, est impossible à l'école du conformisme, voire de la peur, imposée par son régime.
S'il prétend faire de son pays, comme il l'a proclamé à la tribune de son parti, la cinquième puissance économique mondiale d'ici à 2015 (ce qui supposerait une croissance de... 11 % par an), il aura besoin d'entrepreneurs qui ne craignent pas d'être expropriés à tout moment par une police aux ordres de mafieux bien connectés. Les investisseurs étrangers, hormis quelques pétroliers, ne se bousculent pas, instruits par les mésaventures de BP, d'Ikea ou de Wal-Mart, que des bureaucrates âpres au gain ont dissuadés de s'installer ici. La fuite des capitaux, tarie sous le premier mandat de Poutine mais qui a repris pour atteindre 70 milliards de dollars l'an dernier, montre l'ampleur du malaise.
Certains se raccrochent à l'espoir de voir Vladimir Poutine découvrir qu'il n'a pas le choix et en tirer les conséquences en termes de climat des affaires. La rente pétrolière ne suffit en effet plus pour financer les énormes besoins (retraites, infrastructures et... réarmement) du pays. Le cours du pétrole à partir duquel le budget est équilibré est passé en peu d'années de 50 dollars le baril à 112, soit davantage que le cours actuel. La croissance plafonne désormais à 4 % et la plupart des secteurs d'activité n'affichent aucun gain de productivité depuis dix ans ! La solution serait que Poutine démantèle l'actuel « capitalisme mafieux » d'Etat et le jeu d'équilibre clientéliste entre oligarques liés au KGB, sur lequel il a fondé son pouvoir. Peu probable.
De ce point de vue, le limogeage, le 26 septembre, du très respecté ministre des Finances, Alexeï Koudrine, est de mauvais augure. L'influent quotidien « Vedomosti » craint «  inflation, fuite des capitaux et chute du rouble » après l'éviction de ce champion de la vertu budgétaire pour délit d'impertinence envers Dimitri Medvedev. Après avoir rêvé de rester au Kremlin et critiqué de manière allusive l'homme fort du pays, ce qui a pu duper plus d'un observateur occidental, Dimitri Medvedev, humilié, a dû reconnaître qu'il n'était pas de taille à s'opposer à Poutine. En contrepartie, le poste de Premier ministre lui est promis et il a eu la tête d'Alexeï Koudrine, pourtant un des rares libéraux proches de Poutine. Il est cependant possible que ce dernier se serve de Medvedev comme d'un fusible d'ici un ou deux ans, quand la situation financière sera devenue délicate. Comme l'écrit Mikhaël Prokhorov, un oligarque déchu après avoir flirté avec Vladimir Poutine, nous sommes à la veille de «  changements tectoniques » à Moscou. Poutine ne pourra pas et n'a peut-être pas envie de rester dans l'histoire comme l'homme de la « zastoï » jusqu'en 2024.

Alors là je dis bravo, si si un grand bravo, pour cet article et en particuliers cette phrase  qui est une parfaite illustration de cette désinformation dont nous abreuve les « spécialistes » de la Russie
« instruits par les mésaventures de BP, d'Ikea ou de Wal-Mart, que des bureaucrates âpres au gain ont dissuadés de s'installer ici. »

BP pas installé en Russie ?
http://www.bp.com/sectiongenericarticle.do?categoryId=483&contentId=2000676

Encore un journaliste qui ne doit pas connaitre Sakhaline...
http://www.bp.com/sectiongenericarticle.do?categoryId=9002176&contentId=7004036
In 1998, BP Exploration and Operating Company (BPEOC) formed an alliance with the Russian state oil company, Rosneft to explore for oil and gas in Sakhalin. The agreement provided for BPEOC to finance all exploration expenditures in exchange for a 49% interest in future licenses, with Rosneft retaining 51%.
..


Ikea pas installé en Russie ?
C’est une blague ??? Oui Ikea a été confronté à des « bureaucrates âpres au gain » mais il ne faut pas oublier que dans certains cas, c’est en ne respectant pas les normes en vigueur lors de la construction des centres commerciaux que la firme c’est elle-même mise en porte à faux.

http://www.ikea.com/ms/ru_RU/about_ikea/press/press_releases/index.html
Le 29 septembre 2011 ouverture du magasin de Samara.
Le 25 aout 2011 ouverture du magasin de Ufa.

Wal-Mart pas installé en Russie?
Voici le communiqué de la firme américaine:
---Walmart (WMT) ferme son bureau de Moscou, tout en affirmant être toujours intéressé par le marché russe.

Le plus grand détaillant au monde a étudié la possibilité de pénétrer le marché russe à l'aide d'une acquisition, mais il n'a pas déniché d'occasion à court terme et doit conséquemment fermer le bureau de Moscou pour l'instant.

Selon le chef de la direction de Walmart International, Doug McMillon, Walmart «continuera à rechercher des occasions de percer ce marché».-
-
et un article de 2010 du Moscow Times avant la fermeture
"The company has had an office here since the fall of 2008, and it expanded its staff earlier this year. They are currently on the 19th floor of the Northern Tower in the Moskva-City business district.
...
Wal-Mart has been in no rush to enter Russia since late 2007, when it resumed talk of making the move. Its international vice president, Juan Figuereo, said at the time that the chain was looking for a local partner for assistance.

Retail chains including Lenta, Kopeika, Karusel and Mosmart have since been named as potential targets for a takeover, although a deal has yet to materailize.

After months with no visible progress, Wal-Mart’s chief in Russia, Stephen Fanderl, left the company in October. The chain’s stalled expansion was the reason, Kommersant reported, citing people close to Fanderl.

“They are incredibly slow — slower than everyone could dream of or realize,” the source told The Moscow Times.

On the other hand, French rival Carrefour in October abruptly decided to pull out of Russia after just four months here, a move attributed to lack of any growth or acquisition prospects.

“Hypermarkets are a very underdeveloped segment,” Vasin said. “I still don’t understand why Carrefour left.”

Wal-Mart’s waffling may stem from the price for an entry ticket, he said.

“Seeing demand from foreign chains, perhaps the Russian players asking for too steep prices,” Vasin said.

Est-ce quYves Bourdillon a une idée du développement de Auchan et Metro en Russie pour ne citer que la grande distribution ?


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